Bourse Hebdo : Après l’emballement, la crispation !

Le 02.11.2013 par Frédéric M.
Catégorie : Analyse Boursière

Dans une semaine marquée par de nombreuses publications d’entreprises, le CAC 40 est resté stable (+0.02%) soutenu notamment par le statu quo de la Fed concernant sa politique de soutien à l’économie américaine. Vendredi, l’indice parisien clôturait légèrement sous la barre des 4 300 pts à son niveau de septembre 2008. Sur le front des publications trimestrielles des entreprises cotées, BNP Paribas a battu le consensus tandis que Technip a déçu. Retour sur les événements ayant marqués la bourse cette semaine.

La Fed continue le QE3, la BCE pourrait baisser ses taux

"Après l’emballement, la crispation !" Voilà comment pourrait être résumé en quelques mots la situation économique des Etats-Unis et de l’Europe. Ces derniers mois, les Etats-Unis envoyaient des signaux encourageants de reprises économiques. Les investisseurs tablaient alors sur un retrait progressif du QE3 dès Septembre dernier. En Europe, malgré un taux de chômage toujours élevé, l’espoir d’une sortie de crise renaissait accompagnant la sortie de récession de la zone euro après 6 trimestres consécutifs de repli. Aujourd’hui, l’heure est à la crispation des deux côtés de l’Atlantique. Après 2 semaines de shutdown, les Etats-Unis ont dû digérer une salve d’indicateurs économiques mitigés. Divulgués dans l’enquête mensuelle d’ADP, les chiffres de l’emploi du mois d’Octobre 2013 sont mauvais. La confiance des ménages américains mesurée par le Conference Board est, quant à elle, retombée à son plus bas niveau depuis ces 6 derniers mois. Les ventes de détails outre-Atlantique furent également en baisse de 0,1% au mois de Septembre dernier. Quelques points positifs tout de même : l’indice ISM manufacturier d’octobre 2013 est ressorti à 56,4 au-dessus du consensus établi à 55. La production industrielle du pays au cours du mois de Septembre 2013 est, en outre, en progression de +0,6% contre +0.5% espérée. Devant ces faits, la Fed n’a pas eu d’autre choix que d’annoncer en milieu de semaine le maintien du QE3. Ce plan de soutien massif à l’économie américaine pourrait donc rester en vigueur tout au long de l’année 2013 afin d'accompagner une reprise économique plus délicate qu'attendue.

En Europe, la situation présente des similitudes avec celle des Etats-Unis. Le vieux continent semble être sur la bonne voix depuis quelques mois mais certaines statistiques viennent rappeler que la région est toujours malade. Un niveau de chômage alarmant, un marché du Crédit ronronnant et un niveau d’inflation bien loin des objectifs des 2% (0,7% en Octobre) sont autant d’éléments qui laissent à penser que la BCE devrait réagir très prochainement. Quelle sera alors la réaction de l’institution dirigée par Mario Draghi pour secouer l’Europe ? Deux possibilités : (i) injecter massivement des liquidités dans l’économie sous forme d’un prêt de grande ampleur à taux faibles aux banques ou (ii) baisser ses taux directeurs. Certains analystes anticipent ainsi une baisse du principal taux directeur de la BCE de 0,5% à 0,25%.

En Asie, le Premier ministre Japonais, Shinzo Abe, a réaffirmé sa volonté d’appliquer les « Abenomics » (mesures visant à sortir le pays de la spirale déflationniste). Si les deux premières « flèches » ont été tirées avec succès, la troisième concernant les réformes structurelles se fait toujours attendre.

Technip sanctionné, BNP salué

Sur le plan des publications trimestrielles d’entreprises, BNP gagne 1,5% sur la semaine. La première banque française a fait état d’un bénéfice net part du groupe en hausse de 2,4% à 1,36 Md€ battant un consensus établi à 1,19Md€.
Sanofi a vu son titre s’apprécier de 3,1% sur les 5 dernières séances. Le retour à une croissance positive à changes constants pour les revenus a été salué par le marché.
En revanche, le titre Technip a été malmené suite à des résultats trimestriels décevants (-15,2% sur la semaine). Technip a notamment revu à la baisse ses objectifs 2013 pour la filière subsea, la plus rentable du groupe.
Le constructeur automobile Renault a lâché 7,29% au cours des 5 dernières séances. Le groupe se voit sanctionner suite à la révision à la baisse des objectifs 2013 de son partenaire, Nissan.
Michelin et l’Oréal ont perdu respectivement 4,75% et 2% en variation hebdomadaire. Les deux entreprises ont affichés des résultats trimestriels jugés décevants.

Bilan hebdomadaire des principaux indices