Trading Haute Fréquence : Pourquoi fait-il si peur ?
Le 07.05.2015 par Frédéric M.
Catégorie : Divers
Le très controversé Trading Haute Fréquence (THF) est au cÅur du documentaire diffusé mercredi 29 avril dernier sur Canal + (« les Nouveaux loups de Wall Street »). Cette finance où les algorithmes sont rois effraie tout autant quâelle ne suscite de fascination. Le THF incarne, pour ces plus grands détracteurs, les dérives dâun système financier sans prise et devenu incontrôlable. Alors pourquoi le THF provoque-t-il autant de crainte ?
Il y a 5 ans la vitesse dâexécution des ordres passés en THF était dâenviron 20 millisecondes. Elle est désormais de lâordre du microseconde. Dans cette course effrénée à la rapidité, certains établissements sont prêts à débourser des millions de dollars pour disposer de locaux au plus proche des ordinateurs de la bourse de New-York, situés paradoxalement à Mahwah dans le New Jersey. La rapidité des échanges est devenue si cruciale quâune ligne privée de 1,200km reliant les bourses de New York et celle de Chicago a été mise en place en 2011. Pour cela la société Streamworks a investi la somme colossale de 300M$ afin de réduire le temps de communication entre les 2 places financières de 16 millisecondes à â¦13 millisecondes. 3 millisecondes ont ainsi couté 300M$ ! En Europe, les places de Francfort et de Londres sont désormais reliées par un réseau dâondes radio ultra-rapide.
Si ces investissements peuvent paraitre démesurés, les profits tirés du THF le sont davantage. Il y a 6 ans, on estimait déjà que les profits engendrés par le THF avoisinaient les 21 Mds$. Les profits actuels se comptent ainsi en dizaine de milliards de dollars.
Le monde a subit son premier grand krach boursier lié au THF. Appelé aussi « flash crash », ce krach foudroyant fut lié à la vente subite de dizaine de milliers de contrats futures E-Mini S&P 500 via un programme de trading algorithmique. Cette vente a ensuite provoquée un emballement des ordres via les algorithmes du THF provoquant le plongeon du célèbre Dow Jones. Si les principaux responsables de ce krach nâont pas encore été clairement identifiés, Scotland Yard a récemment annoncé lâarrestation de Navinder Singh Narao, dont la société Nav Sarao Futures est accusée dâavoir fortement contribué au krach de mai 2010.
Par ailleurs, de nombreux acteurs du secteur financier voient dans le THF une pratique très utile au bon fonctionnement des marchés. Selon eux, il permettrait dâaméliorer la liquidité des marchés et donc dâapprocher au plus près de la valeur réelle dâun actif. Plus étonnant encore, dans certains cas, le THF contribuerait à rétablir un rééquilibre de marché. Lors de lâété 2011, un petit krach eu lieu sur la bourse de Francfort. Lâenquête menée par Deutsche Börse a tiré la conclusion que les acteurs utilisant le THF avaient permis de corriger le retour à lâéquilibre du marché. Peu apprécié du grand public, le THF dispose ainsi de fervents partisans.
Face à ses dizaines de milliards de dollars de profits et face à la grande difficulté de contrer cette pratique à lâéchelle nationale, le THF semble avoir encore de beaux jours devant luiâ¦
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Le très controversé Trading Haute Fréquence (THF) est au cÅur du documentaire diffusé mercredi 29 avril dernier sur Canal + (« les Nouveaux loups de Wall Street »). Cette finance où les algorithmes sont rois effraie tout autant quâelle ne suscite de fascination. Le THF incarne, pour ces plus grands détracteurs, les dérives dâun système financier sans prise et devenu incontrôlable. Alors pourquoi le THF provoque-t-il autant de crainte ?
Le développement exponentiel du THF
Accompagnant lâessor des hautes technologies, le THF sâest fortement développé au cours de cette dernière décennie. Il représente aujourdâhui environ 40% des ordres passés en Europe et 70% des ordres passés aux Etats-Unis.Il y a 5 ans la vitesse dâexécution des ordres passés en THF était dâenviron 20 millisecondes. Elle est désormais de lâordre du microseconde. Dans cette course effrénée à la rapidité, certains établissements sont prêts à débourser des millions de dollars pour disposer de locaux au plus proche des ordinateurs de la bourse de New-York, situés paradoxalement à Mahwah dans le New Jersey. La rapidité des échanges est devenue si cruciale quâune ligne privée de 1,200km reliant les bourses de New York et celle de Chicago a été mise en place en 2011. Pour cela la société Streamworks a investi la somme colossale de 300M$ afin de réduire le temps de communication entre les 2 places financières de 16 millisecondes à â¦13 millisecondes. 3 millisecondes ont ainsi couté 300M$ ! En Europe, les places de Francfort et de Londres sont désormais reliées par un réseau dâondes radio ultra-rapide.
Si ces investissements peuvent paraitre démesurés, les profits tirés du THF le sont davantage. Il y a 6 ans, on estimait déjà que les profits engendrés par le THF avoisinaient les 21 Mds$. Les profits actuels se comptent ainsi en dizaine de milliards de dollars.
Le krach du 6 mai 2010
Cette date du 6 mai 2010 restera marquée comme la journée où le célèbre indice américain Dow Jones a perdu près 1000 points en lâespace de quelques minutes entrainant une chute des marchés de plusieurs centaines de milliards de dollars. Du jamais vu depuis la création de lâindice il y a plus de 120 ans. Afin de faire face à ce krach éclaire, il nây eu dâautres solutions que dâéteindre les serveurs pendant quelques secondes. Les cours ont repris ensuite normalement leurs évolutions. Alors que sâest-il passé en ce début dâaprès-midi du 6 mai 2010 ?Le monde a subit son premier grand krach boursier lié au THF. Appelé aussi « flash crash », ce krach foudroyant fut lié à la vente subite de dizaine de milliers de contrats futures E-Mini S&P 500 via un programme de trading algorithmique. Cette vente a ensuite provoquée un emballement des ordres via les algorithmes du THF provoquant le plongeon du célèbre Dow Jones. Si les principaux responsables de ce krach nâont pas encore été clairement identifiés, Scotland Yard a récemment annoncé lâarrestation de Navinder Singh Narao, dont la société Nav Sarao Futures est accusée dâavoir fortement contribué au krach de mai 2010.
Faut-il pour autant interdire le THF ?
Accusé dâaugmenter la volatilité des cours et de déconnecter ces derniers de la valeur réelle des actifs sous-jacents, le THF doit-il être interdit pour autant ? Certains lâespèrent mais, à lâheure où les capitaux circulent librement, est-il vraiment possible dâempêcher ce type de pratique ? A lâexception des Etats-Unis, lâinterdiction du THF à lâéchelle nationale semble être une tache impossible. Certains hommes politiques tels que Wolfgang Schauble, ministre des Finances allemands depuis 2009, ont cherché à mieux encadrer le THF mais aucun ne lâa véritablement interdit. Seule une réponse de grande ampleur de niveau Européen pourrait bannir le THF des activités financières. Cependant, il apparait aujourdâhui très improbable que le Royaume Uni contrarie sa puissance industrie financièreâ¦Par ailleurs, de nombreux acteurs du secteur financier voient dans le THF une pratique très utile au bon fonctionnement des marchés. Selon eux, il permettrait dâaméliorer la liquidité des marchés et donc dâapprocher au plus près de la valeur réelle dâun actif. Plus étonnant encore, dans certains cas, le THF contribuerait à rétablir un rééquilibre de marché. Lors de lâété 2011, un petit krach eu lieu sur la bourse de Francfort. Lâenquête menée par Deutsche Börse a tiré la conclusion que les acteurs utilisant le THF avaient permis de corriger le retour à lâéquilibre du marché. Peu apprécié du grand public, le THF dispose ainsi de fervents partisans.
Face à ses dizaines de milliards de dollars de profits et face à la grande difficulté de contrer cette pratique à lâéchelle nationale, le THF semble avoir encore de beaux jours devant luiâ¦
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