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  Bourse : Cours des matières premières, pourquoi de telles chutes ?

Petrole Le 08.10.2015 par Frédéric M.
Catégorie : Divers

Depuis plus d’un an, les cours des matières premières sont en chute libre. Le prix du pétrole enregistre une baisse de près de 60%, celui de l’or accuse une chute de 35% sur 3 ans, celui du blé atteint des niveaux historiquement bas… La quasi-totalité des matières premières souffrent d'une tendance baissière de leurs cours. En cause, une offre abondante et une demande mondiale fortement impactée par le ralentissement économique en Chine. Monsieur Bourse fait le point sur la crise actuelle des marchés de commodités.

Surabondance de l’offre dans le secteur pétrolier

Le secteur pétrolier est impacté par le ralentissement économique observé en Chine mais la baisse des cours est principalement imputable à l’excédent d’offre et à l’incapacité de l’OPEP à stabiliser les prix. La hausse continue de la production de pétrole non conventionnel aux Etats-Unis (huile de schiste) a entrainé une surabondance de l’offre mettant sous pression les cours. Selon les statistiques de BP, les Etats-Unis sont devenu le premier pays producteur de pétrole en 2014 devant l’Arabie Saoudite avec 11,644 millions de barils par jour soit 1,6 millions de barils par jours supplémentaires par rapport à 2013. A titre de comparaison, la Russie a vu sa production augmenter de 61,000 barils par jours contre 112,000 pour l’Arabie Saoudite. Face à l’afflux de nouveaux barils sur le marché, l’OPEP s’est montré incapable de stabiliser les prix. L’Arabie Saoudite jouant généralement le rôle de régulateur a refusé de baisser son niveau de production et les dissensions au sein du cartel sont de plus en plus fortes.

Le recul de la demande chinoise responsable de la chute du cours des métaux

Grand importateur de métaux, la Chine est tenue pour principale responsable de la situation actuelle. Le ralentissement économique observé dans l’empire du milieu (croissance officielle de 7% vs. 10% les années précédentes) a engendré une forte baisse des importations de métaux dans le pays qui représente à lui seul 50% de la consommation mondial d’aluminium, de cuivre, de zinc ou encore de nickel.
Cependant la dégradation de la situation économique en Chine ne peut être tenue pour seul responsable de la baisse des cours des métaux. Tout comme le pétrole, l’offre mondiale d’un grand nombre de métaux est trop importante faisant suite à d’importants investissements réalisés ces dernières années lorsque les cours atteignaient des sommets. Prenons l’exemple du cuivre, alors que la demande pâtit des problèmes économiques chinois, la production continue de progresser de 3% cette année et devrait croitre de 5% l’année prochaine.

Dépréciation du real brésilien, bonnes récoltes et ralentissement chinois mettent sous pression les matières premières agricoles

Récolte céréale
Trois commodités sont épargnés par la baisse des cours actuels sur les marchés de matières premières agricoles : le riz, le cacao et l’huile de palme.
Hormis ces trois produits, les matières premières agricoles (« soft commodités ») ont vu leurs cours fortement baisser. Cette baisse des cours concerne particulièrement le lait, les huiles végétales, les céréales ou encore le sucre. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) indiquent que les prix de ces matières premières ont perdu 15% sur un an. Si le ralentissement de la demande chinoise pèse principalement sur les produits laitiers, la chute des cours des céréales prend sa source dans l’abondance des récoltes. Le sucre et le café sont, quant à eux, touchés par la chute du réal brésilien. La dépréciation de la monnaie brésilienne incite les producteurs du pays à exporter. Le sucre pâtit également de la production haussière de l’Inde qui deviendra exportateur net dès l’année prochaine.

Les négociants et les pays producteurs mis à rude épreuve

Face à la situation actuelle, les pays producteurs et les négociants sont mis à rude épreuve. Le Nigéria, premier pays producteur de pétrole d’Afrique, a vu ses revenus fondre l’obligeant à mettre en place une politique de restriction de ces imports afin de protéger ses réserves de devises étrangères. Ces dernières sont en baisses de plus de 23% sur un an.
Le Brésil, première économie d’Amérique Latine, est entré en récession au deuxième trimestre 2015 et à vue sa note être relégué dans la catégorie spéculative par l’agence Standard & Poors.
Mais les pays producteurs ne sont pas les seuls à subir de plein fouets la chute des cours. Les maisons de négoce (Glencore, Trafigura..) sont également en première ligne. Depuis le 1er janvier, le géant Glencore a vu son action fondre de plus de…70% ! Malgré la réduction des investissements et la vente de certains actifs, le groupe fondé par Marc Rich peine à rassurer les investisseurs.

cours glencore
La situation de l’établissement concurrent Trafigura, 3ème maison de négoce au monde après Vitol et Glencore, ne serait guère plus enviable si l’on en croit l’évolution des courbes de ses obligations.
Si la faiblesse des cours fait le malheur des uns, elle fait le bonheur des autres. Les pays importateurs net de matières premières tels qu’un grand nombre de pays occidentaux dont la France bénéficie de cette situation. Le secteur des transports ou encore l’industrie de la chimie sont également les grands gagnants de la situation actuelle.


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